Auvergne-Rhône-Alpes

Éducation à l'environnement : 5 outils pour transmettre et mettre en action

Éducation à l'environnement : 5 outils pour transmettre et mettre en action

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Image : Julien Borel / Journaliste : Apolline Tarbé

Publié le 16 janvier 2023 à 09h40 - Durée : 5mn

À Roanne, dans les locaux de la fédération 42 de la Ligue de l’enseignement (Loire), les salariés du Service d’Éducation à l’Environnement redoublent d’inventivité pour créer des outils et parcours pédagogues, ludiques, pratiques. Leur objectif : faire comprendre à tous les publics les rouages de la crise environnementale, pour les inciter à agir. Zoom sur 5 dispositifs de transmission et d’engagement.

Dans l’une des communes partenaires du Service d’Éducation à l’Environnement, le projet d’accueil de la biodiversité porte ses fruits

Partagé entre Roanne et Saint-Étienne, le Service d’Éducation à l’Environnement (SEE) de la fédération 42 joue sur deux tableaux : la création et l’animation d’outils pédagogiques dédiés aux sujets environnementaux. Tous les ans, Clémentine, Pierre-Alain, Franck, Anthony ou Amandine sont sollicités dans 120 classes du département pour encadrer une activité en classe ou une sortie en nature. Leur mantra : alterner les séances en classe et sur le terrain pour stimuler le rapport à la nature des enfants ; en s’appuyant sur des dispositifs qui transforment la sensibilisation en mise en action. Au bord de la Loire puis dans leurs bureaux, Pierre-Alain et Franck nous présentent cinq projets pédagogiques made in SEE.

1. Développer la culture du fleuve autour d’une fresque grandeur nature

Pour nourrir la culture du fleuve et des fleuves, l’équipe du SEE a vu les choses en grand. En partenariat avec des associations et des collectivités locales, les salariés ont réalisé huit immenses fresques représentant des fleuves et leur bassin versant. Le guide pédagogique qui accompagne ce support permet d’animer une quinzaine d’activités pédagogiques autour du visuel. Côté thématiques, il y en a pour tous les goûts : repérer la géographie du territoire, apprendre à reconnaître la faune et la flore, identifier les sites de production d’énergie, visiter le patrimoine culturel, suivre les voies de navigation et de transports, comprendre les différentes activités humaines liées au fleuve… Une façon pour les enfants de comprendre que tous les Hommes sont liés à leur bassin versant ; et que le fleuve est un bien commun qu’il faut protéger.

La fresque grandeur nature de la Loire déployée au bord du fleuve

  • le(s) public(s) concerné(s) : toutes générations ! la fresque grandeur nature est suffisamment complète pour que chacun puisse y apprendre de nouvelles informations. Elle est d’ailleurs déployée dans des lieux associatifs et culturels qui accueillent enfants comme adultes.
  • le mot (objectif) du SEE sur la fresque grandeur nature : “ce qui plaît dans ce visuel, c’est qu’il parle du territoire des gens. À l’inverse des manuels scolaires qui vont aborder le cycle de l’eau de façon générique, on peut se servir de la fresque pour montrer aux jeunes comment il s’applique dans leur territoire. On incite d’ailleurs les enseignants à mettre en lien cette activité avec le vécu des enfants en allant voir le fleuve lors d’une sortie”.
  • le cadeau du SEE : même sans avoir la fresque comme support, toutes les activités peuvent être réalisées en classe grâce aux visuels et aux informations complémentaires à retrouver sur la plateforme Internet des Fleuves Grandeur Nature.

2. Mener l’enquête sur la Loire avec un livret de recherche et d’action

Le passion du SEE pour les fleuves n’est pas nouvelle. Depuis dix ans déjà, l’équipe propose aux classes du bassin versant de la Loire (une grosse partie du département) un travail d’investigation sur leur fleuve, autour du livret Exploireacteur. Grâce à l’accompagnement de la Ligue, les enseignants peuvent encadrer une vingtaine d’activités, en classe ou en nature, pour aider les enfants à mener l’enquête. En parallèle, les animateurs envoient régulièrement des quizz à toutes les classes participantes qui peuvent trouver des réponses dans leur cahier, ou sur le site de Fleuve Grandeur Nature. Une activité amusante et responsabilisante, qui s’inscrit dans le long terme.

Pierre-Alain et Franck feuillettent le livret Exploireacteur devant la Fresque Grandeur Nature

  • le(s) public(s) concerné(s) : le travail d’investigation peut se répartir sur trois années. La découverte du milieu naturel et de la géographie du fleuve convient aux élèves de CE2. Il s’agit alors principalement d’expériences visuelles et d’observations. En CM1 et CM2, les élèves sont invités à faire de la recherche documentaire et des enquêtes de terrain autour des activités humaines pour comprendre la place du fleuve dans l’agriculture, l’industrie ou les transports.
  • le mot (objectif) du SEE sur le dispositif Exploireacteur : “le cahier Exploireacteur permet aux élèves de se mettre en lien avec leur territoire et le fleuve. C’est un support pour faire des expériences,  interroger des gens : contacter l’agriculteur du coin pour parler de ses pratiques agricoles, appeler la mairie pour savoir comment se passe le cycle d’eau domestique… La finalité du travail, c’est de se mettre en contact avec la réalité, de sortir de la classe pour aller sur le terrain et passer du temps dans la nature”

3. Créer des espaces d’accueil de biodiversité grâce aux ruches

Le projet  “Mon village, espace de biodiversité” est coordonné par le SEE dans sept communes du département. Il s’agit d’y créer une dynamique de coopération entre une école, la collectivité et un groupe d’habitants autour de la thématique de l’accueil de la biodiversité. Pour ce faire, l’équipe pilote l’installation de ruches et la célébration de la fête de l’abeille, un insecte emblématique qui permet de sensibiliser aux services rendus par les pollinisateurs aux Hommes et au monde sauvage. Le travail pédagogique de l’école, les réflexions du groupe d’habitants et le soutien de la commune permettent par la suite de mettre en place des aménagements et des pratiques bénéfiques à la biodiversité : la non-utilisation des pesticides, le changement des périodes de tonte, la plantation de nouvelles essences d’arbres, la constitution de marres, l’installation d’hôtels à insectes… La Ligue peut alors se retirer du dispositif et laisser le projet évoluer et porter ses fruits.

Dans le projet “Mon village, espace de biodiversité”, des hôtels à insectes sont distribués aux habitants pour leur balcon ou leur jardin

  • le(s) public(s) concerné(s) : tous ! le projet “Mon village, espace de biodiversité” commence à l’école mais a vocation à se poursuivre avec des groupes d’habitants de tous les âges engagés pour la protection de la faune.
  • le mot (objectif) du SEE sur le dispositif “Mon village, espace de biodiversité” : “pour nous, la Ligue de l’enseignement a vraiment toute sa place dans un dispositif comme celui-ci. Car elle est au cœur entre l’école, les institutions publiques, et les habitants. On fait le travail de mise en relation de tout ce monde et on crée un dispositif d’autonomisation locale sur une dynamique de transition écologique”

4. Comprendre les ordres de grandeur du numérique dans une mallette pédagogique

Le livret Conscience Numérique Durable naît en 2018 d’une observation consternante : la société se numérise à toute vitesse, mais il est toujours difficile d’estimer l’empreinte sociale et environnementale de ce mouvement. Le SEE s’appuie alors sur l’expertise de partenaires experts comme l’Ademe, le Shift Project, Green IT ou encore Electronics Watch pour rédiger un document d’une rigueur scientifique exemplaire, qui permet de recentrer le sujet sur les bons ordres de grandeur. Le numérique y est abordé de façon globale. Il s’agit de mettre en lumière son lien avec l’ensemble des Objectifs de Développement Durable : la santé, la lutte contre la pauvreté, l’égalité des sexes, la pollution, ou encore l’éducation.

Dans la mallette pédagogique qui accompagne le livret, le SEE propose 17 activités pédagogiques à faire en classe pour discuter des conséquences environnementales et sociales de la digitalisation du monde, et envisager la sobriété numérique.  Les ateliers n’invitent pas à une remise en question des usages individuels mais proposent une réflexion de fond sur les changements collectifs à mener au niveau de l’établissement, de la commune… voire de l’État.

Les mallettes Conscience Numérique Durable contiennent un livret et 17 ateliers pédagogiques

  • le(s) public(s) concerné(s) : la mallette pédagogique est faite pour les équipes enseignantes qui encadrent des collégiens. Mais les animateurs en apprendront probablement autant que les jeunes !
  • le mot (objectif) du SEE sur la mallette pédagogique Conscience Numérique Durable : “avec cet outil, on souhaite déclencher une réflexion pour transformer le rapport au numérique. On propose des pistes pour agir individuellement, mais on ne veut surtout pas retomber dans les travers des éco-gestes qui ont été prônés pendant 25 ans, dans les autres domaines. Donc on s’est plutôt concentrés sur une réflexion de fond autour des combats collectifs pour transformer la société”
  • le cadeau du SEE : les contenus du livre Conscience Numérique Durable et de la mallette pédagogique qui l’accompagne sont entièrement disponibles en ligne sur la plateforme Internet Conscience Numérique Durable !

5. Appréhender la complexité des sujets environnementaux et agir via des activités collectives

Et puisque les sujets environnementaux sont encore loin d’être acquis par tous les publics, les pédagogues du SEE ont encore du pain sur la planche. En ce moment, l’équipe travaille sur la construction de parcours thématiques autour de thématiques aussi variées que la biodiversité, le climat, l’eau, la santé, l’éco-citoyenneté, la production et la consommation responsable. Le but : permettre aux enseignants les moins connaisseurs d’animer des activités autour de ces sujets.

Le projet s’inspire de la pédagogie de la conscientisation de l’engagement. Ainsi, les contenus se veulent suffisamment graves et sérieux pour faire comprendre l’ampleur de la crise environnementale et l’urgence d’agir ; tout en impulsant une dynamique d’action. Les vidéos d’exemples d’initiatives viendront donc compléter les contenus plus théoriques, pour donner du courage, de l’inspiration et de l’envie.

  • le(s) public(s) concerné(s) : le projet PACTE (Partager, Apprendre, Comprendre la Transition Écologique) s’adresse aux enfants du cycle 3 : CM1, CM2, 6ème. Il peut être déployé à l’école ou hors temps scolaire. Encore une fois, il prend tout son sens lorsqu’il est animé sur le terrain lors d’activités au contact avec la nature.
  • le mot (objectif) du SEE sur la mallette pédagogique PACTE : “L’enjeu de ces parcours pédagogiques, c’est de parler des sujets de façon assez complexe, avec une réalité qui n’est pas minimisée ; tout en proposant rapidement de passer en action. On n’attend pas la fin pour se mettre en mouvement : on peut commencer par agir, et apprendre au fur et à mesure. C’est cette dimension qui fait qu’on ne tombe pas dans un abattement par rapport à la gravité du problème, mais qu’on se sent collectivement en mesure de relever le défi”
Les enquêtes de la Ligue

Les enquêtes de la Ligue

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5mn
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Image : Julien Borel / Journaliste : Apolline Tarbé

Publié le 16 janvier 2023 à 09h40 - Durée : 5mn

Merci pour votre temps :

  • Franck Beysson, salarié de la fédération 42 de la Ligue de l'enseignement
  • Pierre-Alain Larue, salarié de la fédération 42 de la Ligue de l'enseignement

Entrer en contact :

Pierre-Alain : palarue@laligue42.org

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